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3 janvier 2011

Uncharted 2 Among Thieves

par Valenco

Coït iterruptus

« Sublime, grandiose, unique, magnifique, fabuleux… » les journalistes de la presse vidéoludique avaient dépoussiéré leur dictionnaire des superlatifs pour saluer l’arrivée sur la Playstation 3 du deuxième volet des aventures de Nathan Drake. Intitulé, Uncharted 2 Among Thieves, le blue-ray vous projette dans la peau d’un voleur de trésors à la recherche du trésor perdu de Marco Polo. Armé d’un scénario classique mais efficace, le jeu doit sa renommée à une mise en scène blockbusteresque* couplée à une excellente jouabilité alternant des phases d’exploration, de shoot et d’infiltration. Les paysages sont grandioses et variés et le jeu est parsemé de moments d’anthologie qui font passer Indiana Jones pour un playmobil égaré au pays des jouets.

Avec un tel paragraphe introductif, le lecteur attentif que vous êtes surement doit se demander pourquoi j’ai choisi de faire figurer ce truc dans un blog prétendument iconoclaste. Et bien tout simplement, parce que Uncharted 2 nous fait le coup du coït interruptus. Après nous avoir allumé pendant une dizaine d’heures, le jeu se transforme en une sorte de shoot décérébré et spectaculaire alterné par des phases de plateformes dignes d’un Tomb Raider raté (qui a dit que c’est un pléonasme ?).

Vous pensiez atteindre le nirvana. Manque de bol, on vous largue en slip et en chaussettes au purgatoire. La mise en scène et les scripts avaient réussi à vous captiver avec cette folle course poursuite à travers le monde. Et puis soudain, il ne vous reste plus qu’une succession de scènes qui veulent faire oublier leur vacuité sous un déluge de coups de feu dans ta tronche, de coup de poings dans ta gueule, de grenades dans ta face ou de missiles sur ton pif.

Le récit, qui jusqu’alors tenait la route, tourne au ridicule. On se croyait dans un Indiana Jones vitaminé, on se retrouve dans Rambo 3.

Imaginez par exemple le pauvre Drake paumé dans un village tibétain repoussant (presque) seul les assauts de dizaines de mercenaires mieux armés qu’un porte-avions nucléaire. Vraiment pas doués malgré leur surnombre et leur armement, les méchants reçoivent même l’aide d’un tank qui poursuivra notre héros à travers les ruelles délabrées (mais ne vous inquiétez pas, Drake finira par le vaincre car c’est prévu par le scénario).

Mais ce n’est pas tout, histoire de bien montrer que Drake « c’est pas une fiotte » et que les méchants « c’est vraiment des méchants et y en a plein », la scène suivante vous convie à une course en jeeps, camions et véhicules blindés sur les chemins montagneux du Tibet. Déboulent alors des dizaines de bagnoles qui vous prennent en chasse en vous balançant pruneaux et grenades. On se croirait sur l’A6 à la sortie de Paris un soir de départ en vacances.

Bien sur Drake, qui n’est pas une fiotte, sortira vainqueur de cette nouvelle confrontation pour se frotter à d’autres centaines de méchants pas beaux planqués dans un temple tibétain. L’overdose… D’un jeu varié et rythmé, nous sommes passés à des couloirs luxueusement modélisés où seuls ceux qui ont le plus gros et le plus long canon survivront.

La déception est à la hauteur du plaisir des premières heures de jeu. Si le scénario et la mise en scène futés captivent le joueur en le menant par le bout du nez à son insu, c’est pour mieux le décevoir quelques temps plus tard. Un peu comme si un président de la république vous promettait monts et merveilles pour vous retrouver finalement à pointer à l’ANPE… C’est rageant.

Mais bon… ce n’est que mon avis.

* ne cherchez pas dans le dico, je viens d’inventer ce mot. Et si vous ne comprenez pas sa signification, regardez dans le dico.

En résumé, les machins qui m’agacent dans ce jeu

  • Les méchants qui sont postés dans des endroits normalement inaccessibles mais qu’ils ont quand même atteint.
  • Les combats contre certains ennemis qui ne peuvent pas être gagnés tant qu’un script ne se déclenche pas.
  • La surenchère de tac-tac-tac, boum, pif, paf dans ta face !
  • La déception à la mesure du plaisir ludique des premières heures.
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